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  • Valérie Girard

Entrevue avec un photographe - Par Valérie Girard


Valérie Girard

La profession de photographe

570-F10-VM / Gr. 05513

ENTREVUE AVEC UN PHOTOGRAPHE

Travail présenté à

Myriam Gaumond

Département de Photographie

Cégep du Vieux Montréal

Jeudi 7 décembre 2017

RENCONTRE AVEC PATRICK HÉBERT, PHOTOGRAPHE (ENTRE-AUTRES)

Le photographe que j’ai rencontré est Patrick Hébert, un jeune entrepreneur qui fait tout plein de choses, dont la photo. Dans ma recherche d’un photographe à contacter, j’ai essayé de trouver un photographe dans les environs de Montréal que je connais de nom et dont j’aime bien le style, mais rien ne me venait à l’esprit. Les photographes que je suis sur les réseaux sociaux et en général ne sont pas du pays. Impossible donc de les interviewer en personne, encore moins de les photographier.

J’ai donc pensé à une personne que je connais du secondaire - qui était une connaissance (nous allions à la même école secondaire) - ayant vu à quelques reprises ses projets via Facebook. J’ai donc été voir le travail qu’il faisait, par curiosité et pour voir s’il serait un bon sujet pour l’entrevue. Sur son site internet, on voit à l’instant les services que Patrick offre, soit la photographie d’événements, de spectacles, de mariage et de portraits. J’ai été visualiser ses projets et j’ai bien aimé ce que j’ai vu. J’ai alors décidé de le contacter par message Facebook et il m’a instantanément répondu à l'affirmative. Quelques jours plus tard, je l’ai recontacté pour céduler l’entrevue. Nous nous sommes entendus pour un lundi midi dans un pub café à Salaberry-de-Valleyfield.

Lors de cette entrevue, j’ai découvert un jeune professionnel très impliqué dans ses projets et qui aime ce qu’il fait. Il ne manquait jamais de sujets de conversation et ceux-ci tournaient majoritairement autour de la photographie et du métier de photographe. Nous avons d’abord discuté de tout et de rien en mangeant un bon repas. L’ambiance était très chaleureuse, détendue et conviviale : ça été une merveilleuse rencontre !

Ensuite s’est déroulée la vraie entrevue. J’ai préféré ne pas prendre trop de notes pour bien écouter ce qu’il avait à me dire et pour créer une sorte de conversation. De plus, j’avais déjà pris quelques heures de son temps et je ne voulais pas faire durer l’entrevue trop longtemps. Je ne voulais pas non plus devoir lui faire répéter plusieurs fois un mot ou une phrase intéressante pour que je puisse l’écrire. Je lui ai ainsi donné toute mon attention et j’ai donc noté, une fois chez moi, ce que j’ai retenu de notre rencontre. J’avais au préalable envoyé mes questions au photographe parce que ce dernier voulait un petit avant-goût des questions que j’allais lui demander et pour se préparer à bien y répondre. Il m’a avoué pendant notre discussion avoir déjà commencé à répondre à quelques questions par écrit et on s’est entendu pour qu’il me les fasse parvenir également. Il m’a donc envoyé ses réponses transcrites ; c’était le même contenu, mais renchéri.

J’ai préféré le citer dans mon texte et présenter les questions/réponses plutôt que de parler de lui à la 3ème personne, puisqu’il m’avait écrit tout ce qu’il m’avait déjà dit et même plus que lors de notre rencontre.

Photos par Valérie Girard

(Photos par Valérie Girard | Entrevue avec un photographe)

Voici donc l’entrevue (sans mes réponses ou les ajouts que j’ai apporté à la conversation parce que je ne les ai pas retenues !) :

Quel titre utilises-tu pour te présenter en tant que professionnel ?

Patrick Hébert : « Photographe, graphiste, conseiller en communication, organisateur d’événements et gestionnaire de projets. »

Quel est ton cheminement, tes champs d’application ? (Quel(s) type(s) de photographie fais-tu? As-tu étudié en photo ou as-tu appris par toi-même ?)

P.H.: « J’ai été autodidacte en photographie. J’ai appris par moi-même avec des formations et ateliers en lignes, des formations avec des professionnels et surtout avec des essais-erreurs. En photographie, on ne m’a jamais demandé si j’avais un diplôme, car on se base sur le talent et le portfolio du photographe. Je n’ai jamais eu honte de le dire. Encore aujourd’hui j’apprends et je vais encore chercher des conseils et des formations, car on n’en a jamais trop.

J’ai fait mes études collégiales dans le programme de Techniques d’intervention en loisir au Cégep de Saint-Laurent entre 2013 et 2017. Je suis spécialisé en événementiel et en photographie. Par contre, ce qu’il faut savoir c’est que la passion pour la photo a toujours été en moi. Par exemple, au début de mon adolescence, j’étais très souvent devant la caméra en tant que modèle et figurant pour divers projets. C’est seulement vers l’âge de 16 ans environ que je me suis intéressé à la photographie en tant que photographe. Depuis ce temps, je me spécialise en photos d’événements. Bien sûr, je fais un peu de photos de sports, portraits et mariages. »

Quels sont tes lieux de travail ?

P.H.: « Tout le Québec ! Je parcours vraiment notre province pour des contrats photos intérieurs ou extérieurs. Sinon, si c’est pour travailler mes photos, je suis très souvent dans des cafés, chez moi ou dans des hôtels. »

Qui sont tes clients ?

P.H.: « Principalement le milieu scolaire, les organismes à but non lucratif et les PME / entrepreneurs. »

Comment fais-tu ta recherche de clients/ est-ce plutôt eux qui viennent à toi ?

P.H.: « C’est drôle à dire, mais depuis l’âge de 16 ans (j’en ai 22 aujourd’hui) je n’ai jamais cherché mes clients / contrats. Ils sont venus à moi grâce au bouche à oreille. Je n’ai pas le temps de faire de publicité même si je voudrais en faire! »

Quelles sont les demandes / exigences de tes clients, les délais (pour la remise d’un contrat), les collaborateurs ? (Travailles-tu en collaboration avec d’autres photographes ?)

P.H.: « La remise ? Pendant l’événement. Oui oui; pendant! Car ils veulent des « teasers » pour leurs médias sociaux. Je réussi toujours à combler ce besoin. Sinon tout de suite après l’événement. Par contre, habituellement, je les remets en moins de 48 heures. Pendant les temps de « rush » je donne un délai de 72 heures. Il m’arrive très souvent de collaborer avec d’autres photographes pour plusieurs raisons : Le contrat est trop gros juste pour moi, je dois être à plus d’une place en même temps, je veux des photos de moi en action/ au travail pour développer mes promos, etc. Cela permet aussi de ne pas manquer un moment important dans le contrat. »

Quel était ton équipement de départ et ton équipement actuel ou de rêve ? Utilise-tu des logiciels pour classer, éditer tes images ? Lesquels ?

P.H.: « J’ai commencé avec une Nikon D7500, si je me souviens bien. J’ai par la suite travaillé avec une Canon Rebel T3i et aujourd’hui avec une Canon 7D Mark II, avec tout récemment une Canon EOS M6. Bien entendu mon rêve serait d’être dans le full frame et de toujours avoir le dernier modèle sur le marché haha. J’utilise le logiciel Lightroom pour le classement des photos et pour l’édition des photos et Photoshop selon mes besoins. »

Quels sont tes tarifs ?

P.H.: « Mon tarif varie entre 100$/heure et 180$/heure. Tout dépend du contrat et de sa complexité. »

Quelles sont tes principales conditions de travail (heures/semaine, horaires, congés, location d’équipement ou de studio , présence de clients, travail seul ou en équipe, avec d’autres professionnels) ?

P.H.: « Je travaille pour un organisme à but non lucratif depuis le mois de juillet et je fais 40 heures par semaine en organisation d’événements et en gestion des communications. Je me suis toujours dis que je ne voulais pas faire de la photo à temps plein, car de cette façon je mets mes diverses compétences à profit de tous et je fais ce que j’aime sans jamais tomber dans une routine. Lorsque j’ai des contrats photos cela pourrait ressembler à un 10 à 20 heures par semaine. Cela peut varier selon la demande. »

La vidéo fait-elle partie de ton travail ?

P.H.: « Elle l’a déjà été mais c’est beaucoup de travail. Je le faisais car on me le demandait mais maintenant je ne veux plus en faire autre que pour mon plaisir. La pression et le temps de travail est trop grande. Je suis très perfectionniste alors c’est difficile de rendre un travail de qualité pour moi. Je préfère m’entourer de collaborateurs qui font cela. De cette façon j’entretiens des liens et je démontre que j’ai un réseau varié. Il faut savoir dire ses limites. » Les compétences, les aptitudes et attitudes nécessaire dans ce métier ?

P.H.: «En photo, il faut avoir l’œil. La photographie c’est une forme d’art. Il faut savoir faire véhiculer une émotion, un message sans forcément décrire la photo. Elle doit parler d’elle-même. Par la suite, il faut savoir être et agir professionnellement en tout temps, car nous sommes une compagnie en soi, nous devons donc faire bonne figure en tout temps, car autre que par notre talent, c’est par notre personnalité et notre professionnalisme que nous sommes choisis. La patience est très importante, car la photographie, c’est un travail minutieux. Pour terminer, je dirais qu’il faut savoir s’adapter à toutes situations. On ne sait jamais sur quoi nous allons tomber, il faut s’avoir s’adapter aux différents environnements de travail, aux clients, aux demandes. Nous pourrions aussi dire être créatif, car nous sommes créateurs de souvenirs. »

Quels conseils donnerais-tu à des débutants ?

Ne pas avoir peur d’expérimenter et d’essayer. Il faut pratiquer le plus possible. C’est de cette façon que nous pouvons apprendre. Ne pas hésiter à essayer différents types de contrats gratuitement, pour notre plaisir. Par exemple : Aller photographier des spectacles gratuits, des événements extérieurs gratuits et public. Cela nous permet de nous faire connaitre sur les médias sociaux, cela permet de nous créer un portfolio.

Ne pas avoir peur de charger aux clients. Tout travail doit être payé. Il faut calculer pour un contrat que vous devez vous préparer et vous déplacer avant la séance, le temps de travail pendant la séance et après la séance, en plus des déplacements et le temps de traitement des photos avant la remise. Il faut aussi dire qu’un équipement photo, c’est un investissement en soi et cela se paye. Alors qui voudrait faire du bénévolat en sachant cela ?

Être capable de donner ses limites. Si vous jugez que vous n’êtes pas la bonne personne pour tel ou tel type de contrat ou que vous n’êtes pas à l’aise de répondre à la demande, dites-le. Un contrat ne doit pas vous rendre malade ou stressé. Continuez de faire de la photo avec passion et par plaisir ! Soyez différent des autres, ne faites pas comme les autres. La photo c’est un art en soi, vous êtes un artiste. Pourquoi copier ? Développez votre art. Faites confiance à votre instinct. La perfection n’existe pas ! Ne dites jamais que vous n’avez pas beaucoup d’expérience, ayez confiance en vous, car vous avez surement un bagage derrière vous. »

Quels sont les plaisirs et les stress de ce métier selon toi ?

P.H.: « Ce qui est le plus stressant et plaisant à la fois, je dirais que c’est de savoir capter le bon moment. Tout se joue en une respiration et en un clic. Nos attentes sont souvent plus élevées que celles du client, alors cela peut nous être difficile à accepter lorsqu’on n’a pas ce qu’on voulait. Je dirais aussi la complexité et les demandes pendant le contrat, car c’est un défi en soi. »


Par la suite de l’entrevue, il a accepté volontiers de se faire photographier. Il m’a dit à la fin de l’entrevue qu’il aimait aider les autres dans leurs projets scolaires et je n’en doute absolument pas.

Pour voir la présentation visuel réalisé par Valérie et qui accompagnait son travail, c'est ici.

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