La créativité en philanthropie : redonner du sens au don
- Patrick Hébert
- 3 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 juil.
Dans un contexte où la sollicitation est omniprésente, où les courriels de campagnes affluent, où les causes se bousculent pour attirer l’attention, il devient impératif de se poser une question essentielle : comment toucher les gens autrement ?
La réponse se trouve peut-être dans une richesse souvent sous-estimée dans le milieu philanthropique : la créativité.
Un milieu en mutation, un besoin d’oxygène
Longtemps, la philanthropie a été associée à des pratiques formelles, presque protocolaires : gala annuel, lettre d’appel, campagne de financement majeure. Ces formules ont prouvé leur efficacité, certes, mais elles peinent parfois à captiver les générations plus jeunes ou à se démarquer dans le bruit ambiant.
Pour rester pertinente, la philanthropie doit se réinventer. Pas en reniant ses fondations, mais en les revisitant avec une dose d’imagination, de couleur, d’émotion. Bref, en injectant de la créativité dans sa structure même.
La créativité : au-delà de l’esthétique, une posture
Être créatif en philanthropie, ce n’est pas simplement faire une belle affiche ou une vidéo émotive. C’est avant tout adopter une posture d’écoute, d’audace et d’innovation.
C’est se demander :
Comment parler d’un enjeu social sans tomber dans le pathos ou la culpabilisation ?
Comment faire vivre une campagne plutôt que de simplement la diffuser ?
Comment tisser des liens sincères avec les donateurs, au lieu de les traiter comme des comptes à relancer ?
Les réponses peuvent prendre mille formes. Une murale collective pour parler d’itinérance. Une soirée-bénéfice déguisée façon cabaret rétro. Un podcast où les bénéficiaires deviennent les animateurs. Une carte postale imprimée avec les mots d’un enfant soutenu par la cause. Le but n’est pas de faire du bruit pour faire du bruit, mais de créer une connexion vraie, mémorable, humaine.
La contrainte, mère de la créativité
Paradoxalement, ce sont souvent les petits budgets qui forcent les idées les plus puissantes. Le manque de moyens devient un moteur d’innovation. Dans le milieu communautaire, on sait faire beaucoup avec peu. Et c’est là que la créativité devient un allié de taille.
Pas besoin d’une agence à 50 000 $ pour avoir de l’impact. Une idée originale, bien ciblée, portée par des gens passionnés peut créer un élan remarquable. Un simple témoignage filmé avec sincérité. Un défi TikTok qui devient viral. Une lettre écrite à la main qui touche droit au cœur.
Ce qui compte, c’est l’intention, le ton, le respect de la mission… et la capacité à oser un peu plus loin.
Créer pour rassembler
La créativité permet aussi de rassembler autour de la cause. Elle brise les silos, invite les artistes, les influenceurs, les partenaires d’affaires, les citoyens à contribuer autrement. Elle devient un langage universel qui ouvre les portes et élargit les cercles.
Pensons à la philanthropie non plus comme un simple outil de levée de fonds, mais comme un art relationnel, un moyen d’expression collective. Parce que donner, c’est aussi partager un idéal, une émotion, une vision du monde.
Vers une philanthropie vivante
En embrassant la créativité, la philanthropie devient plus vivante, plus proche, plus ancrée dans son époque. Elle ne fait pas juste "demander", elle dialogue. Elle ne suit pas les tendances, elle les crée. Elle ne reproduit pas le passé, elle l’honore en l’adaptant.
Et c’est là, sans doute, que réside sa plus grande force : dans sa capacité à émouvoir, mobiliser, inspirer… autrement.
Et si on repensait la philanthropie ensemble ? Vous avez une idée en tête ou vous cherchez à injecter un vent de fraîcheur dans vos campagnes ? Écrivez-moi ! J’accompagne les OBNL à créer des stratégies philanthropiques humaines, audacieuses et créatives. Parce qu’au fond, changer le monde commence toujours par une bonne rencontre.
